Workshop sur l'aménagement post-inondation

Le CAUE de l’Aude, en partenariat avec 17 étudiants en paysage et architecture de l’ENSAP Bordeaux et l’ENSA Montpellier a organisé un atelier étudiant traitant de la reconstruction post-inondations. Encadrés par leurs enseignants et le CAUE, les étudiants ont travaillé pendant une semaine, du 27 au 31 janvier 2020, sur le devenir des espaces publics et naturels de Saint-Hilaire et Villegailhenc, deux communes fortement touchées par les inondations du 15 octobre 2018 dans l’Aude.

Les élus des 2 communes, parties prenantes du workshop, sont en cours de réflexion sur leur (re)construction post-inondations dans une temporalité à court et long terme, aussi bien sur les aspects urbains que paysagers. Les deux sites présentent des caractéristiques très différentes permettant de croiser les approches. Le workshop s'inscrit dans cette dynamique et a pour but de proposer aux élus et aux habitants des projets d’aménagements post-inondations le long des cours d’eau, en lien avec toutes les problématiques associées.

Les étudiants dans les villages

Les étudiants ont arpenté les 2 sites et élaboré leurs projets sur place, dans les salles mises à disposition par les communes. Ils ont rencontré les élus et les habitants à différents moments du workshop, lors de leurs déambulations dans les villages, lors du travail en salle ou encore autour d’un verre de l'amitié. Ces interactions, précieuses, ont permis d’alimenter le travail des participants, mais également de nourrir l’imaginaire des habitants sur le devenir de leur commune. Enfin, ce workshop n'aurait pu avoir lieu sans la mobilisation des partenaires indispensables à ce travail de réflexion : SMMAR, UDAP, DDTM, Département et Carcassonne Agglo, dont l'expertise a permis aux étudiants de questionner, de réévaluer et d'affiner leurs propositions.

Les pistes ouvertes par les étudiants

Ce workshop a permis de balayer, avec les étudiants et les participants, de nombreuses questions de fond liées aux enjeux post-inondation :

> Comment utiliser le risque inondation comme un levier pour « faire paysage »  : champs d’expansion de crue, pièges à embâcles, méandre, reprofilage des berges, etc. (ci-dessous).
> Selon les typologies des berges, comment franchir la rivière pour relier deux quartiers tout en assurant la continuité hydraulique et écologique du cours d’eau (ci-contre).
> Comment faire vivre les berges pour réinvestir le lit majeur malgré la catastrophe, avec des usages compatibles avec le risque inondation.
> Comment réinvestir les espaces inondables avec de l’usage agricole, y compris en cœur de village : maraîchage, verger, etc., en intégrant une stratification des typologies de plantation adaptée au risque inondation.
> Comment cultiver la mémoire du risque de manière physique (aménagements artistiques, vestiges, paysage, etc.) et sociale (témoignages, évènements, etc.).
> Quelle place dans l’aménagement pour la mémoire des lieux : anciens ouvrages hydrauliques, réemploi des démolitions, etc.

L’ensemble des pistes d’aménagements proposées, reprenant toutes ces thématiques, ont été présentées aux élus et aux techniciens des différents services partenaires lors d’une soirée-débat au CAUE