L’Éventail Gascon est un vaste amas sédimentaire découpé par une série de cours d’eau qui naissent pour la plupart au pied des plateaux sous-pyrénéens : plateau de Lannemezan, Ger et Orignac. Ce dernier s’entrouvre à l’image d’une coquille Saint-Jacques, et présente une inclinaison générale Sud-Nord, des Pyrénées vers la Garonne, avec des altitudes aux alentours de 400 m au Sud et qui déclinent progressivement vers le Nord jusqu’à 80 mètres.
Les rivières appartiennent toutefois à deux bassins versants distincts :
celui de la Garonne en grande majorité, mais également celui de l’Adour dans sa partie Occidentale.

Cet Éventail Gascon offre globalement une unité de
caractéristiques paysagères :

• un relief doux aux proportions modestes et équilibrées, “ à échelle humaine”,
• des paysages «paysans» composés d’une mosaïque d’éléments fonctions des contraintes et des potentialités du milieu,
• un territoire maillé de nombreuses routes et
chemins desservant un habitat extrêmement
éparpillé.
L’éventail gascon est divisé en deux sous ensembles principaux :
      - un sous éventail béarnais entre Gave et Adour (au pied du plateau de Ger)
      - un éventail gersois, délimité par la Garonne et l’Adour (au pied du plateau de Lannemezan)
Derrière des paysages de prime abord confus, quelques caractères généraux régissent l’organisation physionomique de cet éventail gascon et fondent l’identité et l’originalité des paysages du Gers.
- d’Est en Ouest, alternent de manière incessantes coteaux et
vallées. C’est l’image traditionnelle du Gers lors qu’on le traverse de
Toulouse à Mont-de-Marsan en empruntant la RN124. Les vallées ont
en plus la particularité d’avoir des versants dissymétriques (de part et d’autre des plaines alluviales, le versant Ouest est en pente douce, tandis que le versant Est est abrupt). Cette alternance coteau-vallée contribue à séquencer, compartimenter le paysage, lui conférant une certaine régularité et répétitivité qui l’organisent en plans successifs. L’éventail gascon est ainsi drainé par 11 rivières principales, si l’on excepte l’Adour :
• Baïse, Gers, Save, sont les plus structurantes et naissent hors
du département (Lannemezan).
• Midour, Douze, Auzoue, Osse, Arrats, Gimone, Arros,
Bouès de moindre importance
…et on compte également une vingtaine de vallées “secondaires”, affluentes, qui naissent dans le département.
- du Sud au Nord, les vallées s’évasent, les plaines s’élargissent, les coteaux s’éloignent les uns des autres. Le paysage s’ouvre, s’aère et prend de l’amplitude. L’érosion, de plus en plus importante, découpe les deux versants des vallées et crée de part et d’autre un relief secondaire de collines et vallons «doucement mamelonnés», parfois localement abrupt et qui met à jour les dépots tertiaires les plus anciens (bancs calcaires). Il est alors difficile de distinguer en un seul point de vue, tous les éléments de la vallée, tant la couverture végétale que les espaces construits. La dissymétrie des vallées est de moins en moins perceptible et s’efface :

• Le ruban alluvial devient une plaine relativement large dans laquelle sinue et serpente la rivière disproportionnément étroite et discrète.
• les coteaux s’adoucissent et comportent une variété de reliefs secondaires sur son sommet comme sur son versant : micro-versants, collines, petits plateaux... créés par l’érosion.
• Les lignes de crête ou les reliefs qui bordent les vallées s’écartent et divergent, les pentes s’adoucissent et supportent un modelé plus anarchique : vallons, sous-vallons et collines plus ou moins étirés et mamelonnés.