Arrajadé (arrajader) : rajada, c’est le rayon de soleil ; arrajadé signifie lieu “irradié”, c’est-à-dire un endroit ensoleillé, généralement sec et élevé. Synonyme de soulan.

Anglade : “angle”, triangle formé par l’atterrissement qui raccorde le bas fond des vallons à la plaine alluviale des rivières.

Boubée (bobéa) : désigne le versant peu pentu aux terres généralement légères (boulbènes), situé à l’est des vallées gasconnes.

Coume (coma) : bas-fond des vallons et, par extension, l’ensemble du vallon en tant qu’unité topographique (forme du relief) et que bassin hydrographique élémentaire, à rapprocher de “combe”.

Darre : de derrière, situé au couchant.

Davan : de devant, situé au levant.

Paguère (paguèra) : versant des collines exposé au nord, à l’ombrée.

Ribère (Ribèra, ou arribèra) : la rivière et par extension, l’espace qu’elle a aplani ; la plaine alluviale, le lit majeur dans lequel elle peut épandre ses crues.

Plagne (planha) : terrasse supérieure de la plaine alluviale des rivières.

Pouy (poi)
: colline dégagée et dominante (Pouyloubrin, Puységur, Gazaupouy…).

Ribère
: la rivière gasconne et sa plaine alluviale

Serre (sèrra)
: mot français issu de l’occitan. Hauteur, colline allongée, au relief marqué qui, en Gascogne, correspond au coteau d’interfluve. Désigne le versant abrupt du coteau (rive droite des cours d’eau) et sa partie sommitale. Étymologie : serare qui signifie “fermer”, “barrer”, “protéger” : la serre effectivement barre, ferme l’horizon des paysages de vallée comme elle la protège des flux climatiques dominants.

Soulan (solan)
: versant exposé au sud, au soleil.

Tucò, tuc
: mot d’origine celte désignant une hauteur, une proéminence, voire une forme pointue, c’est-àdire une colline naturelle ou artificielle (motte, tumulus) qui se distingue de son environnement.

Tupé (tupèr)
: signification proche de “Tuco”, avec une notion de situation dominante et dégagée : promontoire.

Bouhec (bohèc) : sol argileux, compact, généralement non calcaire et situé sur les coteaux. Il est peu fertile et très difficile à cultiver.

Boulbène
: terme gascon et répandu dans le Sud-Ouest. Terres siliceuses et limoneuses, donnant des sols non calcaires acides et relativement légers. Par extension : ce qui n’est pas terrefort, c’est-à-dire selon les contrées, des types de sols très diversifiés. “Boulbène” est peut-être à rapprocher de “boue”, du fait de son caractère boueux, collant, glaiseux, lorsqu’elle est mouillée.

Marbouc
: sol compact, très peu fertile composé d’argile et de cailloutis, voire de galets.

Mournac (mornac)
: plaque d’argile de plus ou moins grande étendue, au milieu d’un champ en culture.

Peyrusquet (peirusquet)
: sol superficiel, calcaire. Peyrusquet désigne à la fois le type de sol et, par extension, le replat ou le plateau calcaire sur lequel il repose.

Terrefort (terrahòrt)
: “terre forte”, ferme et lourde, calcaire ou non, généralement fertile mais difficile à travailler.

Terrebouc
: sol naturellement cimenté, compact, synonyme de grep ou de tuf.
Bòsc ; boscarôt : bois ; bosquet

Bouzigue (bosiga)
: friche, “lande à genêts”, généralement installée spontanément après l’abandon d’un pâturage ou d’une culture.

Buscagno (buscanha)
: boisement de Chênes sur un replat ou un petit plateau calcaire ; toponyme rencontré en Ténarèze.

Cantero (cantèra)
: boisement sommital des buttes calcaires caractéristiques du pays d’Auch.

Cassou (casso)
: Chêne au sens large, mais que l’on peut distinguer du Garric, le Chêne pubescent nommé Chêne noir en Gascogne.

Garena
: Chênaie, bosquet plutôt destiné à la chasse.

Garric
: de la racine “gar” qui signifie à la fois “rocher” et “chêne”, sans doute du fait de la dureté de son bois et par allusion au milieu rupestre auquel il peut s’adapter. Le Garric, c’est le “Chêne noir” ou Chêne pubescent (appelé Chêne blanc en Méditerranée), nommé ainsi notamment pour la couleur de son tronc et pour sa silhouette rabougrie, sur les terrains maigres et arides des coteaux secs, formant de veritables “garrigues”, à la gasconne, parfois très chétives, que l’on nommait “garrabosta”. Plus rarement, “Garric” désigne aussi le chêne vert, ou yeuse, qui peut pousser dans ces mêmes milieux.

Gimbrèda
: lieu occupé par le Genévrier (gimbre en gascon).

Haget
: Hêtre, toponyme fréquent témoignant d’une présence de Hêtres nettement plus marquée qu’aujourd’hui ; l’arbre a presque disparu de la Gascogne gersoise.

Lanne (lana)
: “lande” au sens de terrain maigre et improductif, généralement plat et sablonneux. Désigne des pièces de terre comme des terroirs plus étendus : Lannemaignan, lannemezan, lannes…

Rendail (rendalh)
: boisement généralement linéaire se développant sur les affleurements calcaires en bordure des bancs et des plateaux.

Ripisylve
: du latin ripa (rive) et silva (forêt), végétation des berges et, par extension, de la Ribère.

Saligue (saliga)
: végétation des berges, à base de saule (lat. salix) occupant les rives de l’Adour et de ses principaux affluents.

Segàs
: haie, broussaille coupée, taillée ou contenue car segar signifie “tailler”.

Seuva
: forêt, du lat. silva (Masseube, Lasseube…).

Touja, touyà
: lande arbustive sur sols siliceux et acides, constituée d’une végétation de genets à balais, bruyères, ajoncs, … autrefois utilisés pour la litière des animaux.
Arriou (arriu) ou riou : riou, ruisseau en gascon, affluent à la rivière.

Aturin
: du latin Aturus, Adour, de la racine “tur” ou “dur” fréquemment utilisé pour nommer les rivières (Dordogne, Durance, Dourdou… relatif à l’Adour et aux pays de l’Adour. Syn. peu usité : adourais, adourin.

Barthe (barta)
: désigne la basse terrasse inondable près de la rivière.

Lac
: lat. lacum qui signifie “lac” ou “mare”.

Pachère (paishèra)
: lieu lié à la présence de l’eau, susceptible d’être inondé naturellement ; désigne aussi le barrage permettant de l’inonder artificiellement à l’aide de paches (pieux).
Mercadère (mercadèra) : route des plaines ou route des ribères, voies marchandes aménagées pour faciliter le déplacement des marchandises dès la création des bastides.

Poutge, poutche (potge)
: voie généralement étroite longeant la rivière contre le versant abrupt des coteaux. Existait bien avant la mercadère qui la double en rive gauche.

Travers (travèrs)
: voie permettant le franchissement transversal des coteaux et des vallées, reliant généralement la serrade à la mercadère.

Serrade (serrada)
: voirie empruntant la serre et longeant sa ligne de crête.
Borde (bordà) : la métairie en Gascogne correspond au terme générique de ferme dans le sens de maison du paysan. “Borde” exprime à la fois la maison – relativement modeste – et l’ensemble de ses dépendances bâties (granges, étables etc.) en étroite relation avec ses terres affectées traditionnellement à la polyculture vivrière. La borde dépendait d’un domaine ou d’un château et était exploitée en métayage par le bordier.

Maysoû
: la maison, comme en français, du latin manere: rester. L’endroit où l’on “reste”, comme on le dit en Gascogne, où l’on habite. Le domicile.

Casau
: maison avec de la terre attenante, maison avec son jardin.

Oustau
: la maison, en tant que logis et lieu de travail du paysan, de sa famille, des domestiques.
La maison vue sous l’angle de l’habitation avec une notion d’abri, de refuge, mais aussi sous ses différents aspects utilitaires.
Artigue, lartigue (artiga) : terrain défriché, l’équivalent d’essart en langue d’oil.

Barat (varat)
: mot gascon désignant le fossé, le fossé comme obstacle qui “barre”, qui ferme et limite.

Bartas (bartàs)
: fossé au sens large : dans les champs, près des chemins, comme désignant les douves d’un château ou d’un village fortifié.

Pacherenc
: pieux en rang. Nom d’un cépage autrefois cultivé en hautains et qui désigne aujourd’hui les vins blancs du madiranais.

Peça
: pièce de terre, parcelle, champ cultivé.

Prade (prada)
: prairie, plus étendue que le “prat”.

Prat
: le pré.
Capèra : chapelle.

Glèisa
: église. La Gleize, Glezia, Lagleize etc. sont des toponymes relativement fréquents qui indiqueraient l’emplacement d’églises extrêmement anciennes et – peut-être préromanes – aujourd’hui disparues.

Castet (castèth)
: château.

Lafitte, lahitte (lahito)
: mot gascon signifiant une pierre plantée, fichée, servant de borne, et désignant par extension les "hameaux".

Mòta
: motte féodale. Levée de terre artificielle
Barri : mot gascon désignant le “faubourg”.

Couderc (codèrc)
: pré communal, pré collectif des villageois.

Mercat
: le marché.

Padouenc (padoenc)
: espace “communal”, généralement peu entretenu : pré, lande.
Aire-sur-l’Adour : une des antiques capitales de l’espace gascon, où s’établit le roi wisigoth Alaric à la fin du Ve siècle ap. J.-C. Une des capitales de la Rivière-Basse.

Aquitaine
: d’Aquitania, pays de l’eau, ou pays près de l’eau. Ce qui, en l’occurrence, convient à définir les caractéristiques des pays sud-garonnais. Gallos ab Aquitanis Garumna flumen dividit, dixit César : la Garonne sépare les Gaulois (au nord)des Aquitains. Les Aquitains étaient un ensemble de peuples, voire de petits royaumes, aux mœurs sensiblement différents du reste de la Gaule. Les Aquitains ont été les “premiers” Gascons. Le nom Aquitania a par la suite évolué pour désigner les contrées nord-Garonnaises par déformation du mot : Aquitania – Aquidania – Guidania – Guiania qui a donné “Guyenne”.

Auch
: préfecture du Gers. À l’origine : Elimberris, capitale de la peuplade aquitaine des Ausci qui devint à l’époque romaine Augusta Auscorum. Capitale administrative militaire et religieuse des Gascons à différentes périodes de leur histoire.

Condom
: sous-préfecture du Gers à la confluence de la Baïse et de la Gèle ; étymologie supposée : condatamagos : marché (magos) du confluent (condate). Rien à voir avec les préservatifs d’outre-Manche.

Eauze ( Elusa)
: capitale des Élusates et de la Novempopulanie romaine ; une des capitales de la Gascogne historique et aujourd’hui de l’Armagnac.

Lectoure
: Lactora. Cité romaine importante et influente dans tout le Sud-Garonnais. Capitale des Lactorates et aujourd’hui capitale de la Lomagne gersoise.

Mirande
: sous-préfecture du Gers. Autrefois surnommée Mirande-la-jolie. Bastide fondée en 1281 par le comte d’Armagnac et l’abbé de Berdoues, dont il ne reste que quelques traces des fortifications. “Capitale” de l’Astarac.

Vic-Bilh
: vieux pays. Terroir viticole à cheval sur trois départements : Pyrénées-Atlantiques, Hautes-Pyrénées et Gers. Situé au sud de l’Adour et sur les coteaux de Béarn.