En parallèle de son exposition consacrée à l’édifice, la Cité de l'Architecture et du Patrimoine, siège de l'École de Chaillot, propose un cycle de conférences-débats : Notre-Dame au fil des siècles. Hardiesse et idéal (XIIe-XXIe siècle). Ces rencontres sont l’occasion d’enrichir de connaissances récentes notre approche de l’œuvre gothique et d’apporter leur contribution au dialogue public préalable au projet de restauration de la cathédrale. Grâce à un partenariat exclusif de la Fédération Nationale des CAUE, le public pourra interagir en direct avec les conférencier.e.s lors de ces soirées sur grand écran.
Prenez date :
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Jeudi 6 février / Jeudi 27 février / Jeudi 12 mars :
Maison de l'Architecture et de l'Environnement (siège du CAUE), 28 avenue Claude Bernard. Entrée libre sur inscription.
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Jeudi 23 avril (soirée de clôture) : ANNULEE EN RAISON DE LA SITUATION SANITAIRE
Cité de Carcassonne, Château Comtal, salle Viollet-le-Duc. Entrée libre sur inscription.
La retransmission en direct par un système de webtélévision débutant à 18h30, nous vous invitons à vous présenter à 18h15 au plus tard.
Pour vous inscrire, merci de remplir le formulaire ci-dessous.
- Pourquoi faire renaître Notre-Dame ? La cathédrale dans les turbulences et recompositions de la France moderne (XIXe siècle) / Jeudi 6 février, 18h15
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Fabienne Chevallier, historienne de l’architecture, chargée de la mission Inventaires au musée d’Orsay.
Après la Révolution et la destruction des statues des rois de Juda sur la façade occidentale de Notre- Dame de Paris, la recomposition des relations entre le pouvoir et l’Église n’est pas un long fleuve tranquille : la religion catholique va-t-elle contribuer à l’amnésie post révolutionnaire, ou accepter l’héritage des Lumières ? Les projets de décors d’Alavoine pour Notre-Dame portent l’empreinte de cette oscillation dès la Restauration. La cathédrale offre cependant un cadre scénique grandiose aux cérémonies du sacre de Napoléon Ier et au baptême du prince impérial en 1856. Une décennie avant celui-ci, la Monarchie de Juillet a lancé la restauration de l’édifice. Les rapports parlementaires de la loi de juillet 1845 affirment une doctrine de restauration respectueuse du bâti conforme aux idéaux de la génération romantique. Une prise en main politique de la cathédrale s’impose pendant le Second Empire, non sans résistances. Comment le geste restaurateur de Viollet-le-Duc, après la mort de Lassus en 1857, l’illustre-t-elle ? Quelles conceptions les archevêques ont-ils sur le monument ? Quels liens sont formulés entre la cathédrale restaurée et l’île de la Cité en pleine transformation urbaine ? Après la chute du Second Empire, la IIIe République verra en Notre-Dame un lieu de relations pacifiées entre élan patriotique et sentiment religieux, alors même que la politique de laïcisation bat son plein.
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Restaurer et bâtir : Viollet-le-Duc au cœur du chantier / Jeudi 27 février, 18h15
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Arnaud Timbert, professeur d’histoire de l’art du Moyen Âge, université de Picardie Jules-Verne.
Les partis arrêtés par Viollet-le-Duc sur ses chantiers résultent de contingences économiques, techniques, matérielles, humaines et sociales. Ces aspects ont fait récemment l’objet d’ouvrages qui proposent, sur le fondement d’archives diversifiées (correspondances et cahiers de chantiers notamment), de comprendre Viollet-le-Duc architecte, c’est-à-dire celui qui agit – bien loin des théories – en s’adaptant aux multiples aléas du chantier, en imposant des choix et en ordonnant les hommes. Ainsi se dévoile peu à peu sa place dans le groupe, ses rapports avec ses collaborateurs directs (inspecteurs, entrepreneurs, vérificateurs) et sa manière d’agréger, d’instruire et de diriger les acteurs (hommes et femmes) du bâtiment, qu’il s’agisse de ceux de la pierre (appareilleurs, maçons, tailleurs, statuaires), du métal (serruriers, plombiers), du bois (charpentiers, menuisiers), etc. Cette approche permet ainsi de comprendre le fonctionnement du chantier comme espace social, d’analyser le processus de restauration et de construction dans ses choix pratiques comme dans ses orientations technologiques et d’apprécier comment, la culture matérielle des chantiers de Viollet-le-Duc façonne une identité collective singulière.
- Notre-Dame, cathédrale du XXe siècle et symbole national / Jeudi 12 mars 2020, 18h15
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Isabelle Saint-Martin, historienne de l’art, directrice d’études à l’École pratique des hautes études.
« Une cathédrale n’est ni un tombeau ni un musée ».
Ces mots du cardinal Verdier, lors de la « Querelle des vitraux » de Notre-Dame, révèlent les rapports complexes entre l’Église et les Monuments historiques autour de l’accueil, dès les années 30, de l’art contemporain dans les édifices anciens. La cathédrale du XXe siècle s’inscrit pourtant dans l’histoire longue des relations avec les artistes tout en s’adaptant aux évolutions liturgiques issues du concile Vatican II. Récemment, c’est bien la croix dorée de Marc Couturier, lumière au milieu des ruines, qui rayonnait sur les spectaculaires photographies qui ont fait le tour du monde. Le retentissement du drame de l’incendie eut des échos bien au-delà du cercle confessionnel.
Déjà sauvée par le mouvement patrimonial de 1830, Notre-Dame s’est imposée plus que jamais comme symbole national au XXe siècle. Des obsèques présidentielles au glas sonné lors des attentats de 2015, elle est le lieu du recueillement de la Nation par-delà la diversité des croyances et des convictions. Ainsi identifiée, ouverte à tous, affectée de manière « permanente et exclusive » au culte pour laquelle elle fut bâtie, elle marque le paysage urbain parisien. Grâce au roman éponyme de Victor Hugo, elle appartient à l’imaginaire collectif, populaire, désormais mondialement partagé. Cette émotion collective tisse des liens particuliers entre le présent et le passé. Et la construction gothique inscrit encore avec force ses éléments constitutifs dans l’imaginaire architectural du XXIe siècle. - Restaurer la cathédrale, entre filiation et postérité / Jeudi 23 avril 2020, 18h15
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Philippe Villeneuve, Remy Fromont, Pascal Prunet, architectes en chef des Monuments historiques ; dialogue avec Jean-Claude Bellanger, secrétaire général des Compagnons du devoir et Henry de Villefranche, chanoine de Notre-Dame.
Ces rencontres en association avec la Cité de l'Architecture et du Patrimoine sont à l'initiative de la Fédération nationale des CAUE. Conçu dans l’esprit d’un débat renouvelé sur la transmission et la transformation des savoirs, ce cycle est l’occasion pour les CAUE, acteurs dans les territoires de la production et de la diffusion culturelle de l’architecture, d’inviter leur public à prendre part à cette discussion.
Dans l'Aude, un partenariat a été noué avec le Centre des monuments nationaux à la Cité de Carcassonne afin de sensibiliser un plus large public.
Le CAUE est accessible aux personnes à mobilité réduite.