Attachée à la maison de sa grand-mère, Alexia accepte avec joie son héritage. Mais son compagnon voit d’un mauvais œil ces murs perclus d’humidité... Avec l’aide de Pauline Van Leuwen, architecte-conseiller au CAUE, le jeune couple va devoir assainir les lieux avant d’emménager.
Tracer l'humidité
« Dans le salon, la peinture s’effrite, il y a des auréoles sur les murs, des tâches blanches au sol et même des cloques en partie basse » énumère son fiancé. Rien de très étonnant. Cette maison de village n’a connu aucun travaux ces 30 dernières années. Et après le départ de la grand-mère d’Alexia en EHPAD, la maison n’a plus été habitée. « Première chose à faire : identifier la provenance de l’humidité, explique Pauline Van Leuwen, architecte-conseiller au CAUE. Si elle est localisée au pied des murs et que les étages sont sains, l’hypothèse d’une fuite au niveau toiture ou gouttière est à écarter. La probabilité est forte que l’on ait affaire à des remontées capillaires.»
Laisser respirer
En cause : les enduits imperméables qui empêchent l’humidité de s’évacuer naturellement. « Comme cela arrive fréquemment, le mur du salon a dû être recouvert d’un enduit ciment qu’il va falloir piquer sur une hauteur d’1 à 1,5 mètres du sol. A l’extérieur, si vous n’envisagez pas un ravalement complet, il va falloir aussi piquer la façade en partie basse pour ôter cette couche imperméable. » Alexia et Jules le remplaceront par un enduit traditionnel à la chaux qui laisse respirer les murs. « Il faut faire confiance au bâti ancien, insiste Pauline. Il sait gérer l’eau : elle y entre et en sort naturellement. D’où cette règle d’or : laisser un maximum de surface d’échange entre l’intérieur et l’extérieur de la maison. » Et pour le sol, le couple suivra le même raisonnement : « Enlever l’ancien carrelage, décaisser, poser un hérisson et des drains de ventilation reliés à une évacuation, puis poser un carrelage en terre cuite. »
Balayage d’air
Les odeurs d’humidité ne seront bientôt plus qu’un mauvais souvenir, d’autant qu’Alexia et Jules misent sur la ventilation naturelle. Suivant le conseil de Pauline, leur idée est de créer un balayage d’air neuf qui entre par les grilles d’entrée d’air des menuiseries, traverse les pièces de vie et s’évacue par les bouches d’extraction d’air des pièces humides. Auparavant, le couple aura isolé la toiture et remplacé les vitres d’origine par des menuiseries bois à double-vitrage pour éviter les déperditions de chaleur, l’hiver. Et l’été prochain, si les travaux sont terminés, Alexia savourera son héritage : une maison belle et fraîche, même au plus fort de la chaleur, qui fera honneur à sa chère aïeule.
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