FAIRE VILLE avec Michel Agier, anthropologue
L'anthropologue Michel Agier explore depuis plus de 40 ans ce qui « fait ville », mettant notamment en lumière les conflits, identités et mouvements culturels des espaces délaissés. Le « faire-ville » est pour lui un processus en constante évolution, révélant la « tension entre construction et déconstruction de la ville ».Pour lui, celle-ci est une réalité fragmentée, réinterprétée par chacun selon ses usages et désirs, et marquée par une grande complexité. Lors de sa conférence, il a abordé la symbolique des seuils, des passages entre maison et rue, et a élargi sa réflexion aux frontières urbaines, liant marges et centres.
Michel AGIER Anthropologue
Directeur d'études à l'Ecole des hautes études en sciences sociales et directeur de recherche à l'institut de recherche pour le développement. Il est notamment l'auteur de La Condition cosmopolite et de l'Anthropologie de la ville.
Exposition H.A.B.I.T.E.R
En partenariat avec NEGPOS dans le cadre du festival « Les villes Invisibles #5 », le CAUE du Gard propose une exposition de Patrice LOUBON, qui fait particulièrement écho à la présence de Michel Agier. Elle propose un florilège du projet du photographe nîmois, sous formes de photos et de vidéos.
Marqué par l’ampleur progressive de l’habitat précaire dans les rues de la ville, ses périphéries et autres lieux refoulés, le photographe Patrice Loubon entreprend en 2007, un projet photographique et documentaire.
Au fil de ses pérégrinations nîmoises il est ému par les maisons éventrées, conséquences de la mise en œuvre des projets urbains. L’intimité qu’elles dévoilent sous forme de tapisseries déclenche son projet H.A.B.I.T.E.R. mené ensuite dans plusieurs villes du monde et qu’il décrit ainsi :
« A l’instar de Tadashi Kawamata, Daniel Buren ou encore Krisztof Wodizcko - qui chacun à leur façon, ont posé la question de l’implication de l’artiste dans l’espace public, en forme de performance - j’ai choisi d’orner de papier peint des lieux communs et/ou abandonnés de la ville pour produire une inscription nouvelle et convoquer l’« habiter » en tant que fonction critique et poétique. Le refoulé urbain devient soudainement familier et plus accueillant. L’intérieur pénètre l’extérieur à sa façon : fleurie ou rayée. Tapisser la rue pour faire naître le « chez soi … » ».
Patrice Loubon Photographe
Il développe une recherche sur la ville depuis 1991. En 2003, cette investigation s'amplifie par une exploration régulière de villes latino-américaines et européennes. Depuis 2006, il coordonne toutes les expositions du Centre d'art et de photographie NegPos et les évènements organisés par cette structure à Nîmes et ailleurs.
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