MIES VAN DER ROHE (1886-1969) L’éthique minimaliste
Peu connu du grand public, l’architecte allemand Ludwig Mies Van der Rohe, est pourtant l’auteur d’une œuvre exceptionnelle essentiellement en Allemagne, puis aux Etats-Unis et au Canada après son exil forcé par l’arrivée des nazis au pouvoir en 1933.
Il est, au cours des années 1920, avec Le Corbusier et Walter Gropius l’un des trois principaux fondateurs du Mouvement moderne qui révolutionne la pratique académique de l’architecture et constitue encore aujourd’hui, près d’un siècle plus tard, le fondement de la culture architecturale contemporaine. Au sein de ce courant il défend une approche minimaliste très épurée dont le célèbre aphorisme qu’on lui prête - Less is more (littéralement « le moins est le plus ») donne une clef d’interprétation et de compréhension majeure.
Directeur de l’exceptionnelle école d’art et d’architecture du Bauhaus à Dessau fermée par les nazis en 1933, il laisse un nombre d’œuvre réduit, mais d’une exceptionnelle qualité et toutes tendues vers la quête de cet idéal minimaliste. La villa Tugendhat à Brno (république Tchèque) en 1930, inscrite sur la liste du Patrimoine mondial de l’Unesco, mais encore le Pavillon de l’Allemagne à Barcelone (1929) devenue une icône de l’architecture contemporaine, la maison Farnsworth, (1951), ou le Seagram Building aux Etats-Unis (1958), figurent parmi ses œuvres majeures.
La conférence s’attache à présenter l’ensemble du parcours de cet architecte de premier plan, d’Allemagne aux Etats-Unis, en montrant comment Ludwig Mies Van der Rohe est resté fidèle tout au long de sa vie à cette éthique minimaliste dont Jean-François Marmontel, encyclopédiste français du XVIIIème siècle définissait si bien l’objet lorsqu’il écrivait : « Exprimer sa pensée avec le moins de mots et le plus de force qu'il est possible, voilà le style austère et grave ».
Gilles Ragot, mars 2014